Bonjour,
Vous le savez sûrement déjà, vue l’importante couverture médiatique générée, la première version de Vivaldi a été publiée mardi dernier !
Le navigateur Vivaldi est l’œuvre d’une petite équipe (environ vingt développeurs/désigners) dirigée par Jon S. von Tetzchner, un des créateurs de la suite Internet Opera et ancien PDG d’Opera-Software. D’où le nom, Vivaldi, pour celles et ceux qui se poseraient la question. La Vivaldi Team est aussi constituée de nombreux anciens employés d’Opera Software, souvent des pionniers, c’est à dire extrêmement expérimentés dans le domaine.
Cette nouveauté est une Technology Preview, donc un logiciel loin d’être finalisé, genre phase pré-alpha, à priori pas destiné à être utilisé tout de suite au quotidien, sauf par nous autres testeurs et contributeurs (je suis Sopranos et traducteur FR).
Présenté par un slogan assez inhabituel, « Un navigateur pour nos amis« , l’esprit de Vivaldi est de satisfaire les utilisateurs d’Opera 12 qui ne trouvent pas leur compte avec la nouvelle version d’Opera depuis son changement de moteur (remplacement de Presto par Chromium/Blink) il y a deux ans. Vivaldi pourra aussi intéresser d’éventuels utilisateurs d’autres navigateurs, lassés du manque de fonctionnalités, du manque d’originalité ou d’un certain mimétisme mutuel (IE/Firefox/Chrome/Safari ou Opera même combat ?).
Le moteur Presto étant mort, Vivaldi fait aussi appel à Blink et V8 pour assurer rendu et interprétation des scripts. Mais ce qui différenciera Vivaldi des nombreux autres navigateurs basés sur ce moteur, ce sera les fonctionnalités et la volonté de ne pas être qu’un navigateur. Vivaldi intègrera rapidement un client IMAP/SMTP qui pourra gérer plusieurs comptes de messagerie électronique sans devoir passer par toutes sortes de webmail plus ou moins hétéroclites ou chargés en pub. Il sera évidemment compatible avec le service de mail Vivaldi Mail, proposant des serveurs POP/IMAP/SMTP.
Son interface, semblable sur toutes les plates-formes supportées (Windows, MacOSX, Linux), est conçue entièrement en technologies Web (html, css, js…), plutôt sobre avec un flat-design très prononcé et à priori à la mode.
Les fonctionnalités actuellement disponibles ne sont pas sans rappeler celles offertes par Opera 12 avec souvent quelques améliorations ; essayons d’en faire un descriptif le plus exhaustif possible :
Les onglets : Ils peuvent être affichés en haut, en bas, à gauche ou à droite, au choix. Ils peuvent aussi être masqués si l’utilisateur n’en a pas besoin (navigation au clavier par exemple). Ils peuvent afficher un aperçu de la page, permanent (double-cliquer la partie inférieure de la barre d’onglets) et/ou au survol à la souris. L’onglet actif prend par défaut la couleur dominante de la favicône du site, en la propageant à la barre d’outils/adresses/recherche. C’est désactivable au besoin. Les onglets sont empilables, pour gagner de la place sur la barre ou pour mieux organiser sa navigation, soit par glissé/déposé, soit en les regroupant par domaine similaire (clic-droit > group similar). Une poubelle en bout de barre d’onglets stocke les pages fermées de manière à pouvoir les restaurer facilement.
Les panneaux : Bien connus et souvent appréciés par les utilisateurs d’Opera, les panneaux latéraux peuvent être positionnés à gauche ou à droite de la fenêtre. Une fine barre peut s’afficher en bordure d’écran pour faciliter l’ouverture ou le masquage des panneaux. Un sélecteur permet actuellement de choisir soit un panneau de signets, soit de courriers (qui hébergera les boîtes mails des différents comptes du client IMAP/SMTP), un gestionnaire de contacts (pour le client de messagerie), un gestionnaire de téléchargements (avec recherche, pause/reprise évidemment) et enfin un gestionnaire de notes que je décrirai plus en détails.
La barre d’outils contient les boutons classiques et deux boutons d’avance et de retour rapide (pas encore implémenté, mais sera probablement identique à ces fonctions empruntées à Opera). Une barre d’adresses permet aussi d’effectuer des recherches, de retrouver un signet ou une page précédemment visitée. À son extrémité siègent deux icônes : une temporaire s’affiche lorsqu’un popup est bloqué et permet alors de l’ouvrir et de spécifier qu’on souhaite désactiver le blocage sur ce site. La denière icône permet d’enregistrer la page en cours dans ses signets, à l’emplacement souhaité, en saisissant un surnom et une description au besoin. Enfin un champ de recherche multi-moteurs, pour l’instant assez brut, complète cette barre.
Des Speed Dials : Fonctionnalité phare d’Opera s’il en est, il apparaît lors de l’ouverture d’un nouvel onglet. Il est amélioré dans Vivaldi par l’ajout de groupes de Speed Dial afin de gérer différentes pages de vignettes de ses sites préférés, classées par thèmes ou activités ou utilisateurs, par exemple. Il donne aussi accès au gestionnaires de signets et d’historique et dispose d’une image de fond.
Le gestionnaire de signets permet de classer et retrouver rapidement de très nombreux signets, avec les champs habituels (titre, url, surnom, description, aperçu visuel). Tous les signets peuvent être utilisés dans Speed Dial. Les dossiers de signets pouvant aussi devenir des groupes de Speed Dial.
L’historique est très classique et donne accès au bouton d’effacement des informations de navigation (cache, historique, mots de passe, cookies).
Une page de réglages (ALT-P) permet d’accéder à de nombreuses options pour définir la page d’accueil, le navigateur par défaut, les onglets, les panneaux, les moteurs de recherches par défaut, la langue de l’interface, le type de menu (bouton ou menu horizontal classique), la gestion de cookies, des mots de passe mémorisés et des raccourcis clavier, ouf.
Les notes : Comme dans Opera, elles permettent de sélectionner une partie de texte d’une page Web qu’on souhaite conserver (clic-droit > copier vers nouvelle note) et pourquoi pas replacer ensuite, par glissé/déposé, dans un formulaire, sur un forum ou dans un mail. À ce type de note, il sera pratique d’associer facilement une copie d’écran de la page et une url, pour y retourner au besoin. Il est bien sûr possible de créer une note manuellement en utilisant au besoin la syntaxe Markdown. Un champ de recherche est disponible pour retrouver une note précise.
La barre d’état, masquable en option, contient un bouton permettant de masquer toutes les images d’une page (fonctionnalité historique d’Opera puisqu’elle était sur la première version 2 de 1996) ainsi qu’une liste d’actions permettant d’appliquer des filtres basés sur CSS/JS à la page en cours, pour par exemple la rendre plus lisible, mettre des éléments en valeur, en changer la couleur, bloquer des contenus…
Enfin un curseur de zoom permet d’agrandir ou diminuer la taile des contenus de la page dans des facteurs compris entre 20% et 800%.
Des raccourcis gestuels à la souris permettent de passer à la page précédente, revenir à la page suivante, fermer l’onglet, recharger une page, ouvrir un lien dans un nouvel onglet par exemple. Contrairement à de nombreux navigateurs, les raccourcis clavier sont déjà personnalisables et la navigation spatiale, très pratique sur Opera Desktop, devrait arriver prochainement.
Une fonctionnalité appelée « Commandes rapides » accessible via la touche F2, permet d’être aussi très efficace au clavier. Une liste s’ouvre et permet, en saisissant la ou les premières lettres d’un surnom associé à un signet de l’ouvrir sans même valider par la touche « Entrée ». Si aucun surnom n’est trouvé, l’expression entrée pourra permettre de trouver rapidement un onglet parmi tous ceux ouverts, un signet (par son url, son titre ou sa description), une page présente dans l’historique de navigation. Il est aussi possible d’entrer directement l’url d’une page ou d’effectuer une recherche avec le navigateur par défaut. D’autres usages sont en préparation.
Les extensions : Si Vivaldi est conçu avec une volonté non feinte de fournir beaucoup de fonctionnalités natives, le support des extensions est tout de même prévu. Bien qu’officiellement non supportées sur cette TP 1.0, des extensions pour Opera ou Chrome (µBlock, Classic Tabs, SmartRSS…) sont déjà utilisables, avec une installation manuelle en mode développeur et sans garantie de bon fonctionnement 🙂
Je pense avoir fait un résumé assez complet de ce nouveau navigateur qui n’est pas encore une suite Internet donc attendez-vous à l’arrivée de toutes sortes d’autres choses, voire à des innovations.
Vivaldi est téléchargeable sur https://vivaldi.com et nulle part ailleurs. Si vous trouvez des bugs et/ou souhaitez nous faire part de vos bonnes idées d’évolution, n’hésitez pas à nous retrouver sur les forums de la communauté francophone de vivaldi.net. Un salon IRC est aussi créé pour les amateurs : #vivaldi-fr sur freenode.net. Je gère le compte twitter @vivaldi_fr si vous souhaitez suivre les annonces en français, les petites astuces, ou autres informations concernant les produits Vivaldi (navigateur ou services en ligne).
Bons tests et bon surf avec Vivaldi.